Cuverville
Toulon Var agglom�ration
Br�ve mise en ligne le le 3 /09 /2008
Hubert Falco am�liore encore l’�cole de Xavier Darcos

La suppression de la maternelle, envisag�e depuis quelques ann�es par nos gouvernements successifs, se profile doucement. Cela se passe par �-coups. On persuade les parents (avant la contrainte) de garder leurs enfants de moins de quatre ans en cr�che, en garderie, chez la nounou ou les grands-parents. Une fois le processus achev�, les "grandes sections" pourront �tre tir�es vers le primaire.

Avantage �conomique certain pour les villes enfin d�barrass�es d’une charge cons�quente. Bien s�r, la bascule ne pourra s’op�rer sans le d�veloppement des structures d’accueil pour combler le manque. Mais l’augmentation du nombre de places en cr�ches municipales ne permettra jamais d’accueillir la totalit� des enfants re�us aujourd’hui en petite et moyenne sections. Les structures priv�es et les assistantes maternelles, dont le salaire est directement pris en charge par les parents, pourront opportun�ment contenir la d�faillance publique [1].

Sur l’organisation de la maternelle : il faut savoir que la mairie met � disposition des �coles des agents sp�cialis�s, dits ATSEM [2], � raison d’un agent par classe (ce chiffrage tient plus de la coutume que de la l�gislation).

La mission des ATSEM s’�tend du nettoyage des locaux � la pr�paration des activit�s p�dagogiques, en passant par l’aide � l’hygi�ne corporelle des gosses ou les t�ches p�riscolaires. Un boulot essentiel donc, pas besoin d’avoir la responsabilit� conjointe de 25 gamins en tr�s bas �ge pour le comprendre.

Le service de l’agent distingue le "temps scolaire" pendant lequel il est plac� sous la responsabilit� de l’enseignant dont il partage la classe, et le "temps p�riscolaire", hors des cr�neaux 8h30-11h30 et 13h30-16h30.

En 2008, Darcos ferme les �coles le samedi matin. Cela repr�sente deux heures d’enseignement hebdomadaires en moins (en moyenne), et par voie de cons�quence, du boulot en moins pour les ATSEM qui ne viennent plus du tout le samedi. Les maires doivent trouver comment compl�ter le service de leurs agents dans les quatre jours encore travaill�s.

Celui de Toulon (il est aussi sous-ministre � l’Am�nagement du territoire) a tranch� : le service de garderie, activit� p�riscolaire jusque-l� assum�e par des vacataires, sera d�sormais pris en charge par les ATSEM [3].

De loin, �a n’a pas l’air tr�s choquant. On reste � l’�cole.
Sauf que la cantine et la garderie sont des services � destination des parents et non des enfants, rappelons-le.

O� trouver le temps de nettoyer les classes, les communs et le mat�riel p�dagogique, si on ne peut le faire avant 8h30 ni apr�s 16h30 ? Comment organiser les activit�s scolaires de la journ�e si les activit�s p�riscolaires bloquent tous les cr�neaux horaires ?

C’est ce genre de petites saloperies faites aux enfants sans qu’on s’en rende vraiment compte, polluant la vie des professionnels sans susciter l’indignation collective, qui, ajout�es les unes aux autres, auront finalement raison du syst�me.

On ne s’�tonnera pas si on r�alise, au d�tour d’une conversation, que des copains ont pr�f�r� laisser leur gamine de trois ans chez la nounou — ils peuvent l’assumer financi�rement — plut�t que l’immerger dans une classe de 28 avec tous ces probl�mes d’encadrement dont ils ont connaissance. La strat�gie du pourrissement a de beaux jours devant elle.




[1] En avril 2003, Xavier Darcos, alors ministre d�l�gu� � l’enseignement scolaire dans le premier gouvernement Raffarin, d�clarait � Lib�ration : « Toutes les �tudes men�es par le minist�re montrent que l’accueil d�s 2 ans n’a pas de cons�quences majeures pour le d�veloppement de l’enfant. Pour le dire autrement : qu’un enfant de 2 ans soit � la cr�che, avec une assistance maternelle, gard� par une nounou ou scolaris� en maternelle ne conduit � aucune diff�rence d�cisive sur son d�veloppement ».

[2] Agent Territorial Sp�cialis� des �coles Maternelles.

[3] La garderie : le matin avant les classes pour les parents qui bossent t�t, et le soir apr�s les classes pour ceux qui rentrent tard.