Si la vague bleue n’a pas pris l’allure d’un tsunami, il n’en demeure pas moins que les mesquineries, les bassesses, les vacheries qu’elle porte en elle sont d�j� l�. Il y avait depuis douze ans sur la 5 une �mission salutaire pour d�crasser nos cerveaux. Il s’agit (il s’agissait), chaque dimanche, d’Arr�t sur images o� on d�montait avec une belle libert� tous les m�canismes conduisant � notre mise en condition par le pouvoir de l’image, ou par l’image du pouvoir.

Evidemment, � chaque fin de saison on se demandait si l’�mission serait reconduite � la rentr�e suivante. C’est que son principe m�me avait de nombreux ennemis : mettre en lumi�re les rapports du fric avec l’information, la porosit� entre le monde politique et celui de la t�l�, la manipulation par l’image, toutes ces choses-l� ne peuvent que d�ranger sur tous les bancs politiques. Et aussi, on y posait des questions idiotes du genre : est-ce que l’�pouse d’un ministre peut pr�senter de fa�on cr�dible un journal t�l�vis� ? C’est d’un b�te ! On s’y interrogeait aussi parfois sur ce que doit �tre un service public de t�l�vision. Intol�rable. Intol�rable pour un certain M. Vilamitjana. Vous ne le connaissiez pas ? Nous non plus, mais il gagne � �tre connu. Car figurez-vous que ce monsieur est le directeur d’antenne de la 5, et il a d�cid� qu’ Arr�t sur images �tait une �mission us�e qu’il fallait passer � la trappe. Pourquoi est-il responsable � un haut niveau d’une cha�ne de t�l� ? Un esprit chafouin dirait qu’il est l� pour mettre un peu d’ordre, pour diffuser la voix de son ma�tre et au besoin la devancer. En fait, il ne tra�ne pas, puisque c’est d�s le lendemain du deuxi�me tour qu’il nous ass�ne sa berlusconnerie. Arr�t sur images ne d�rangera plus personne. Il nous reste Pascal Sevran...

Carolus

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