En 2007, tous les candidats UMP du Var ont �t� �lus d�s le premier tour des l�gislatives, � l’exception notable de M. Couve dans la quatri�me circonscription. Cet incapable devra attendre une semaine suppl�mentaire.

Voici les chiffres, augment�s d’une colonne ramenant les suffrages au nombre d’inscrits pour ceux qui se p�ment devant "le nouvel engouement des Fran�ais pour l’expression d�mocratique" (sources : Minist�re de l’Int�rieur).

L’UMP est donc le premier parti du Var (52,13% des suffrages exprim�s sur le d�partement). Loin derri�re, le PS et ses affili�s (16,48%). Le FN n’est plus que la quatri�me force politique (6,96%) en se faisant tr�s l�g�rement devancer par le MODEM (7,33%). Si on �tudie ce qui se passe au niveau de chaque circonscription on s’aper�oit que c’est plut�t le FN qui se positionne en 3, mais le calcul est fauss� dans la septi�me parce que les sanaryens ont donn� beaucoup de voix � leur maire Ferdinand Bernhard (en se fichant pas mal de savoir s’il �margeait ou non au parti de Fran�ois Bayrou, du moment qu’il est de droite).

Le FN n’est plus que la quatri�me force politique du d�partement — ouf. Sauf qu’ici, ses th�ses sont solidement install�es sur la premi�re marche du podium. Sarkozy a napp� la viande avari�e d’un coulis de respectabilit� et les id�es de Le Pen n’ont jamais �t� aussi vertueuses, elles infestent la soci�t� dans la joie, la bonne humeur et le minist�re de l’identit� nationale.

La rupture

Lors de son discours du 10 juin, au soir du premier tour, Fillon s’est enflamm� sur les changements promis par le nouveau Pr�sident, un homme neuf qui n’avait jusque l� jamais eu l’opportunit� d’exprimer ses talents : « le 6 mai dernier, avec l’�lection de Nicolas Sarkozy, une large esp�rance populaire est n�e. C’est une esp�rance pour rompre avec les �checs du pass�. Pour lib�rer le pays de son inertie et de son scepticisme. C’est une grande esp�rance pour relancer notre nation. Parce qu’elle ne doit pas �tre trahie, un �lan politique a �t� impuls� par le Pr�sident de la R�publique, d�s le lendemain de son �lection ».

Oui bien s�r. Un �lan lib�rateur porteur d’espoir. Et bien s�r, pour incarner cette nouvelle dynamique, il fallait de nouveaux bras et des mentalit�s nouvelles. Les voil� : Genevi�ve L�vy, Philippe Vitel, Josette Pons et Georges Ginesta ont leur place dans l’h�micycle depuis 2002. Philippe Vitel crie haut et fort qu’il est l’h�ritier politique de son papa Jean, qui si�geait au palais Bourbon en 1958. Jean-Pierre Giran est parlementaire depuis 1997, et Jean-Michel Couve depuis 1986.

Ils se sont prononc�s en faveur du r�tablissement de la peine de mort (Ginesta et Pons) ; pour la reconnaissance de « l’œuvre positive de l’ensemble de nos concitoyens qui ont v�cu en Alg�rie pendant la p�riode de la pr�sence fran�aise » (Couve, Ginesta, Giran, Pons, Vitel) ; puis pour l’abrogation de « l’article 2 de la "Loi Taubira" qui pr�cise que "Les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont � la traite n�gri�re et � l’esclavage la place cons�quente qu’ils m�ritent" » (Ginesta, L�vy, Pons, Vitel) ; et contre le mariage homosexuel, et contre le principe de l’adoption par un couple homosexuel (Couve, Vitel). Etc.

Avec des progressistes de cet acabit, le FN peut bien dispara�tre. Par contre, "l’inertie et le scepticisme" semblent devoir perdurer quelque peu.