Hubert Falco a conclu la c�r�monie d’inauguration du rond-point des M�daill�s militaires � La Garde par cette d�claration exalt�e : "Situ� sur une route emprunt�e quotidiennement par des coll�giens, des lyc�ens et des �tudiants, ce m�morial sera pour eux l’occasion de r�fl�chir au combat livr� pour notre libert�" [4]. Faire d’un rond-point un m�morial, c’est un peu transposer le concept macdonalien de drive-in au devoir de souvenir. L’id�e est ing�nieuse.

Mais pour ce qui est des occasions de r�fl�chir... Hubert en a souvent, et apparemment cela reste jusqu’� pr�sent infructueux. � Toulon, la route qui passe par le carrefour Salan est emprunt�e par tout le monde, �coliers, travailleurs, retrait�s. Des milliers d’automobilistes ont donc tout le loisir de philosopher sur la signification du refus de la municipalit� toulonnaise de d�baptiser ce lieu.

Alors que l’extr�me droite venait d’�tre bout�e hors des murs de la mairie par un exc�s de gauchisme des �lecteurs toulonnais [5], Huberman estimait en octobre 2001 que la question de d�baptiser le carrefour du vieux Raoul n’�tait pas � l’ordre du jour, en raison d’�v�nements internationaux "tendus" (s�rement un voyage � l’�le Maurice annul�). On peut craindre aujourd’hui que la question soit immerg�e vingt mille lieues sous les mers �tant donn�s la situation internationale explosive (m�me � Hong-Kong on manifeste, c’est dire !) et un climat social en France pour le moins agit� (il para�t que �a date du limogeage du patron du Figaro ).

Le carrefour du g�n�ral Salan a encore de beaux jours devant lui. Les nostalgiques de la torture � la g�g�ne pourront continuer � se recueillir sur ce deuxi�me monument "� la m�moire des martyrs de l’Alg�rie fran�aise". Les esprits un peu plus �mancip�s se demanderont toujours combien de combats il faudra livrer pour notre libert� [6].
Saint-Just