EN 2007, tous les candidats UMP du Var ont été élus dès le premier tour des législatives, à l’exception notable de M. Couve dans la quatrième circonscription. Cet incapable devra attendre une semaine supplémentaire.
Voici les chiffres, augmentés d’une colonne ramenant les suffrages au nombre d’inscrits pour ceux qui se pâment devant "le nouvel engouement des Français pour l’expression démocratique" (sources : Ministère de l’Intérieur).
Circonscription |
Élu(e) UMP |
% suffrages exprimés |
% inscrits |
1 |
Geneviève Lévy |
57,89 |
32,34 |
2 |
Philippe Vitel |
53,18 |
29,01 |
3 |
Jean-Pierre Giran |
51,4 |
29,01 |
5 |
Georges Ginesta |
57,17 |
33,17 |
6 |
Josette Pons |
52,03 |
30,91 |
7 |
Jean-Sébastien Vialatte |
51,1 |
29,01 |
L’UMP est donc le premier parti du Var (52,13% des suffrages exprimés sur le département). Loin derrière, le PS et ses affiliés (16,48%). Le FN n’est plus que la quatrième force politique (6,96%) en se faisant très légèrement devancer par le MODEM (7,33%). Si on étudie ce qui se passe au niveau de chaque circonscription on s’aperçoit que c’est plutôt le FN qui se positionne en 3, mais le calcul est faussé dans la septième parce que les sanaryens ont donné beaucoup de voix à leur maire Ferdinand Bernhard (en se fichant pas mal de savoir s’il émargeait ou non au parti de François Bayrou, du moment qu’il est de droite).
Le FN n’est plus que la quatrième force politique du département — ouf. Sauf qu’ici, ses thèses sont solidement installées sur la première marche du podium. Sarkozy a nappé la viande avariée d’un coulis de respectabilité et les idées de Le Pen n’ont jamais été aussi vertueuses, elles infestent la société dans la joie, la bonne humeur et le ministère de l’identité nationale.
Lors de son discours du 10 juin, au soir du premier tour, Fillon s’est enflammé sur les changements promis par le nouveau Président, un homme neuf qui n’avait jusque là jamais eu l’opportunité d’exprimer ses talents : « le 6 mai dernier, avec l’élection de Nicolas Sarkozy, une large espérance populaire est née. C’est une espérance pour rompre avec les échecs du passé. Pour libérer le pays de son inertie et de son scepticisme. C’est une grande espérance pour relancer notre nation. Parce qu’elle ne doit pas être trahie, un élan politique a été impulsé par le Président de la République, dès le lendemain de son élection ».
Oui bien sûr. Un élan libérateur porteur d’espoir. Et bien sûr, pour incarner cette nouvelle dynamique, il fallait de nouveaux bras et des mentalités nouvelles. Les voilà : Geneviève Lévy, Philippe Vitel, Josette Pons et Georges Ginesta ont leur place dans l’hémicycle depuis 2002. Philippe Vitel crie haut et fort qu’il est l’héritier politique de son papa Jean, qui siégeait au palais Bourbon en 1958. Jean-Pierre Giran est parlementaire depuis 1997, et Jean-Michel Couve depuis 1986.
Ils se sont prononcés en faveur du rétablissement de la peine de mort (Ginesta et Pons) ; pour la reconnaissance de « l’œuvre positive de l’ensemble de nos concitoyens qui ont vécu en Algérie pendant la période de la présence française » (Couve, Ginesta, Giran, Pons, Vitel) ; puis pour l’abrogation de « l’article 2 de la "Loi Taubira" qui précise que "Les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place conséquente qu’ils méritent" » (Ginesta, Lévy, Pons, Vitel) ; et contre le mariage homosexuel, et contre le principe de l’adoption par un couple homosexuel (Couve, Vitel). Etc.
Avec des progressistes de cet acabit, le FN peut bien disparaître. Par contre, "l’inertie et le scepticisme" semblent devoir perdurer quelque peu.