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LETTRE D'INFORMATION |

Jean-Louis Masson : il �tait grand, il �tait beau…

samedi 5 juillet 2003
par Saint-Just

La Garde, samedi 28 juin 2003 � 11 heures. Inauguration du rond-point des M�daill�s militaires, en pr�sence du maire Jean-Louis Masson, de l’infatigable Hubert Falco, maire de Toulon, pr�sident de l’agglom�ration TPM, conseiller g�n�ral, s�nateur, secr�taire d’�tat aux personnes �g�es, et de MM. Giran et Trucy, respectivement d�put� et s�nateur du Var. Ouf.

UNE inauguration est toujours l’occasion de faire un petit gueuleton, concoct� par la « France d’en bas », ce qui rend encore plus savoureuse la tranche de saumon citronn�e sur son petit pain de mie grill� et napp� de beurre demi-sel.
Une inauguration, c’est aussi l’occasion d’appara�tre en bonne - sic - compagnie et d’exploser le record du nombre de clich�s qui garniront le prochain bulletin municipal.
Une inauguration, c’est enfin un �v�nement qui marque la vie de la cit� : certains inaugurent la Banque Populaire sur l’avenue Jean Jaur�s, un rond-point le lendemain, les chrysanth�mes un jour ou l’autre.

Une histoire d’�pingles

Les m�dailles militaires sont attribu�es pour distinguer une recrue plus ou moins volontaire qui a courageusement servi son pays. Plus la d�coration est de rang �lev�, plus le soldat fut courageux, et inversement. Ainsi le troufion, qui re�oit la m�daille de bronze de la d�fense nationale, a fait preuve de bien moins de vaillance au combat que le g�n�ral �lev� au grade de commandant de la L�gion d’Honneur.

La R�volution fran�aise, en 1791, avait aboli les d�corations. Dommage pour les gars, parce qu’avec les victoires qu’ils affichaient au compteur, ils auraient pu se refaire le dentier comme Joey Starr. Napol�on y pensa, et pour rem�dier � ces menus probl�mes othodontiques, r�tablit m�dailles et honneurs clinquants avec la cr�ation en 1802 de l’ordre de la L�gion d’Honneur. Aujourd’hui, c’est le pr�sident de la R�publique qui en est le grand ma�tre. On voit bien que la logique est respect�e : M. Chirac ayant hautement servi la France, il a droit d’�pingler les grelots sans se faire �pingler lui-m�me.

Napol�on III (le petit avec des talons aiguilles sur les tableaux, qui a �pous� une demoiselle de seize ans, le vilain !) institua en 1852 la M�daille Militaire que P�tain arbora fi�rement, car elle est attribu�e aux simples soldats comme aux mar�chaux de France. D�j�, � l’�poque, il valait mieux se mettre les anciens combattants dans la poche. Avec les Guerres mondiales, on eut droit � la Croix de Guerre, puis celle de la R�sistance (seulement 6 femmes pour un millier d’hommes : normal, elles sont moins courageuses), et celle de l’ordre de la Lib�ration (un pass pour le club VIP du grand Charles aux Invalides). La d�colonisation alourdit un peu plus la chemise de nos valeureux combattants avec la m�daille des Th��tres des Op�rations Ext�rieures (TOE), ainsi que celle comm�morative de la Guerre d’Alg�rie.

Actuellement, les k�pis doivent se contenter des m�dailles de l’ONU, de la D�fense nationale ou des TOE. Les valeurs se perdent.

Des hommes des vrais

M. Jean-Louis Masson est ancien colonel de gendarmerie. Meilleur que Jupp� - c’est dire le gabarit - car �g� de seulement 49 ans, il met � profit sa retraite pour retourner le plus possible sa veste bleu marine. Ind�pendant aux �lections municipales (qu’il gagna face au communiste Yvon Robert), UDF aux l�gislatives (battu d�s le premier tour par le FN et l’ami Giran), UMP depuis, ses principes politiques d�montrent l’extraordinaire prise au vent du salut militaire. Mais tous ces attributs (roussin, homme de droite) ne doivent pas, chers lecteurs, vous induire en erreur sur la dimension nationale de ce m�ssieur respectable. Non, Jean-Louis Masson n’est pas le d�put� RPR-UMP de Moselle qui, en 1997, proposa d’autoriser les agents de la police nationale � faire usage de leur arme au-del� de la seule l�gitime d�fense, comme c’est le cas pour les militaires de la Mar�chauss�e.

Notre Masson local pr�f�re jongler avec les services de s�curit� locaux. Apr�s avoir d�clar� que la venue de la police nationale allait faire revivre sa ville, il se fend d’un pan�gyrique de la gendarmerie dans le dernier « Vivre � La Garde ». Caresser dans le sens du poil les uniformes, c’est aussi ce qu’il a tent� de faire avec sa police municipale. Malheureusement pour cette derni�re, des quatre v�los promis, deux seulement sont en service ; du standard 24h/24, c’est l’h�tel de ville qui, la nuit, vous r�pond et vous renvoie vers les gendarmes ; des vestiaires s�par�s hommes/femmes pour les agents, c’est la m�me surface pour deux femmes et pour la dizaine de poilus, ce qui occasionne quelques encombrements � l’heure de la rotation des effectifs.

J’oubliais

M. Masson est aussi chevalier de la L�gion d’Honneur, d’o� sans doute son penchant pour les frivolit�s en rangers cir�es.

Par le bapt�me d’un giratoire en l’honneur de ses confr�res, mon colonel s’assure un peu de post�rit�. D’autres � Toulon assurent celle d’un certain g�n�ral Salan.

Le plus singulier, c’est de lire la citation appos�e sur le beau caillou dress� au bord du talus : « la premi�re des vertus est le d�vouement � sa patrie », par Napol�on Ier. On notera que ce n’est pas Bonaparte qui l’a prononc�e. Peut-�tre parce que ce dernier avait d�clar� qu’il fallait « des hochets pour mener les hommes ».

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