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LETTRE D'INFORMATION |

Jaur�guiberry : pastilles d’iode, mode d’emploi

jeudi 17 mars 2005
par Gilles Suchey
Les pouvoirs publics nous ont d�finitivement rassur�s sur le dossier Jaur�guiberry. Entre autres mesures phare pour la sant� des gens, des comprim�s d’iode seront "pr�positionn�s" dans le palais omnisports.
Ne reste plus qu’� trouver la bonne technique pour distribuer le plus rapidement possible, dans le cas o� cela s’av�re n�cessaire, 5000 comprim�s aux 5000 spectateurs.

A l’annonce d’un accident nucl�aire, l’ingestion d’une pastille permet de saturer la thyro�de en iode non radioactive et d’�viter plus tard le d�veloppement d’un cancer. Vous trouverez tous les renseignements n�cessaires sur le site du Commissariat � l’Energie Atomique (CEA). On y apprend, entre autres, que « la prise de 100 mg d’iodure juste avant l’exposition (pour une personne non carenc�e en iode) permet d’�viter 95% ou plus de la dose � la thyro�de, 90% si la prise est concomitante � l’incorporation, mais environ 50% si elle est r�alis�e 6 heures apr�s ».
EDF d�voilait r�cemment sa nouvelle campagne de distribution : les personnes r�sidant dans un p�rim�tre de 10km autour des 19 centrales nucl�aires civiles administr�es par l’agence sont invit�es depuis le d�but du mois � retirer gratuitement leurs comprim�s en pharmacie. Ils en disposeront ainsi imm�diatement en cas de probl�me.

Au suivant !
Les riverains des r�acteurs militaires (ceux qui servent � la propulsion des SNA ou du porte-avions Charles de Gaulle) ne sont pas log�s � la m�me enseigne.

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Pastilles d’iode
Un conditionnement moderne pour une distribution optimale

Pour deux raisons. D’abord, l’organe (nucl�aire) militaire est bien plus petit que le civil, on ne le sent presque pas. Ensuite il est mieux nettoy�, il n’y a donc aucun risque de contamination.
Nous interrogions r�cemment la pr�fecture � ce sujet. A la question : « est-ce qu’une distribution g�n�ralis�e de cachets d’iode est pr�vue sur le p�rim�tre du PPI [1] ? », le directeur de cabinet Jehan-Eric Winckler avait choisi de nous r�pondre en termes mesur�s : « non ».
Par contre, on nous r�p�tait que des cachets �tant "pr�positionn�s" en nombre dans certains lieux publics, tel le palais omnisports, il n’y avait pas lieu de s’inqui�ter [2]. Et comme les pouvoirs publics n’ont pas coutume de prendre les gens pour des cons, gageons que l’organisation de la distribution en cas de crise aura �t� m�rement r�fl�chie.

Les experts de Cuverville ont eux-m�mes envisag� plusieurs solutions que nous avons le plaisir de vous d�tailler ici avec leurs atouts et leurs inconv�nients.

1 - La m�thode "free partie".
L’alarme stridente est remplac�e par des sub-woofers qui te balancent des infra-basses dans la teut�. La direction de la salle via le mike de DJ Nuke interrompt le match, bien s�r, et invite le public � se rassembler dans la fosse au son progressive de ses globol beatz. Puis, des bras articul�s suspendus au plafond balayent la salle, inondant la foule de comprim�s multicolores (les pastilles d’iodes) que les danseurs tentent d’attraper au passage.
Cette m�thode pr�sente l’avantage de la modernit� et n�cessite tr�s peu d’investissement humain. Il faut juste salarier DJ Nuke qui officiait encore l’�t� dernier � Ibiza.
Inconv�nients : a- les spectateurs les plus �g�s se montreront sans doute r�ticents � l’id�e d’avoir les oreilles qui sifflent pendant une semaine en plus de choper le cancer ; b- taux de r�ussite envisag� (distribution r�ussie) : 3,9%.

2 - La m�thode "je ne veux voir qu’une seule t�te qui d�passe".
Le public est invit� � descendre sur le terrain. On demande aux gens de se placer en file indienne. 5000 personnes, cela repr�sente une longue chenille enroul�e en spirale selon l’ovale de la piste. Et tandis que les haut-parleurs diffusent un requiem, le responsable de la salle place lui-m�me une pastille dans la bouche du premier fidèle individu de la file, qui rejoint ensuite son si�ge en laissant la place au suivant, etc.
Inconv�nient majeur : le dernier avale son comprim� environ trois jours apr�s le premier.

3 - La m�thode "bonbons, chouchous, chocolats glac�s".
Le public reste assis, et le match peut m�me continuer ! Des stewards et h�tesses se baladent au milieu des gradins et proc�dent � la distribution des comprim�s. Cette m�thode peut para�tre � la fois la plus simple et la plus efficace quant au rendement, mais attention ! Elle est aujourd’hui � proscrire dans la mesure o� elle n�cessite l’emploi d’un personnel en grand nombre. N’oublions pas que le ministre des finances Thierry Breton a pr�vu de faire passer le d�ficit public en dessous de la barre des 3% en 2005, ce qui est incompatible avec l’embauche d’une telle quantit� de fonctionnaires, fussent-ils territoriaux.

4 - La m�thode "si tu veux, tu peux".
Les pastilles sont plac�es au milieu du terrain dans leur emballage d’origine, sur un tabouret minuscule vu d’en haut des gradins. Le service d’ordre en armes emp�che le public de se ruer sur la piste pr�matur�ment. Puis, au signal, l’acc�s est lib�r�.
Avantages multiples : a- beaucoup de gens pi�tin�s ne mourront pas du cancer ; b- investissement minimal et distribution tr�s rapide ; c- l’aspect comp�tition est particuli�rement int�ressant. Une fois sortis, les vainqueurs pourront faire valoir leur talent dans un bilan de comp�tences et s’affirmer aupr�s d’une DRH pour un vrai boulot pay� presque au smic. Cette m�thode est d’ailleurs recommand�e par monsieur le baron.

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[1] Plan de Pr�vention et d’Intervention, qui englobe tout le secteur urbain sous le mont Faron.

[2] Informons les nouveaux lecteurs que le palais Jaur�guiberry est construit en pleine zone d’urgence nucl�aire, � quelques centaines de m�tres du quai Missiessy o� sont align�s les SNA.

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  • reponse a cet article 31 mai 2006, par


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